Je suis violemment pro-violens

Je crois que si je devais lister mes cinq groupes préférés de tous les temps (exercice tellement frustrant qu'il ne me viendrait pas à l'idée de m'y lancer vraiment), alors les Pale Fountains y figureraient forcément.


Les Pale Fountains : le plus doué des groupes de Liverpool (post-Beatles, s'entend), le joyau des frères John et Michael Head, que l'histoire officielle du rock et de la pop n'a pas tout a fait oublié - même s'ils n'y occupent pas la place au soleil qu'ils mériteraient.


Quand on ré-écoute les deux albums des "Palies", Pacific Street (1984) et From across the kitchen table (1985), on est toujours surpris par la vie bouillonnante qui s'en dégage, cette incroyable énergie qui donne corps à des mélodies enflammées, que rien ne semble pouvoir contenir. Ces chansons "doivent sortir". 


Elles doivent sortir comme ça, sous cette forme-là, luxuriante, ultra-arrangée, avec tous ces choeurs, ces effets à la fois élégants et très affirmés sur les guitares, ces petites teintes brésiliennes aussi, ces percussions, ces syncopes. Tout ça est non négociable. Ces chansons sont à prendre ou à laisser... Je me souviens qu'à l'époque, beaucoup trouvaient que les Pale Fountains en faisaient trop. Moi, j'en redemandais.


Il y a quelques années, j'ai ressenti (pour la première fois depuis une éternité) la même puissance incontestable, le même souffle d'évidence, sur le premier mini-album (ou long EP) de Guillemots, From the cliff. Leur chanteur Fyfe Dangerfield, comme celui des Pale Fountains, le merveilleux (mais assez torturé) Michael Head, semblait bouffé par ses chansons, bouffé par sa musique, au moins de ne plus trop savoir quoi faire d'autre de sa vie.


Et puis, donc, en 2010, à nouveau, cette force pleine d'élégance, cette aplomb, ce charme irrésistible, ce côté "inconditionnel" : le groupe s'appelle donc VIOLENS et serait né dans les faubourgs exaltants de Brooklyn, New York. 






C'est en croisant les éternels découvreurs enthousiastes de Magic il y a quelques jours que j'en ai entendu parler pour la première fois. Le groupe américain a même joué quelques titres acoustiques au Truskell, à Paris, à la demande du mensuel, et je ne sais pas comment j'ai pu manquer cette soirée.


Ceci dit, ce n'est pas en acoustique mais en version "fully loaded" qu'il faut entendre, pour la première fois, la musique généreuse de ces garçons. Voilà leur page mySpace.


Ecoutez. Ecoutez juste. 

Je pense que ça vaut tous les discours. 


Ecoutez "Violent sensation descends". Cette mélodie lumineuse, cet élan. Le psychédélisme tournoyant d'un orgue trop malin et virevoltant pour être uniquement qualifié de rétro. Ecoutez aussi "Lighting Lighting". La chanson me paraît moins remarquable, moins mélodieuse, mais la "prise de chant" (comme on dirait prise de la Bastille) est folle de classe et d'autorité. 


Et puis... et puis ? Et puis c'est à peu près tout ce qu'on peut se mettre sous la dent pour l'heure. Un EP circule, et un album paraîtra prochainement. 


C'est tout ? Non, pas tout à fait. Car ces jeunes gens très bien étant aussi de grands fans de musique (et, sans surprise, des fans des Lotus Eaters, des Pale Fountains, de tous les riches groupes de pop-chic des 80's), ils passent aussi beaucoup de temps à remixer (ou reprendre) des choses d'hier et d'aujourd'hui, et ils fabriquent de temps à autre des "mixtapes" parfaitement recommandables. 



La toute dernière, la WINTER MIXTAPE, est en téléchargement gratuit sur leur site


Merci qui ? 



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