7 disques amis pour un week-end glacial






















Retour à l'exercice playlist.
Because it's the end of the week. Because saturdays and sundays love music, and music loves them too. Because it's cold outside. Because hot tea and music go so well together.

Ce week-end, j'écoute, et/ou je vais écouter (et pas nécessairement dans cet ordre)...

1 # I Like Trains, l'album He who saw the deep (nouveauté)
2 # Dexy's Midnight Runners, l'album Searching for the young soul rebels (1980)
3 # Family Of The Year, l'album Our songbook (nouveauté)
4 # Ray Lamontagne, l'album Till the sun turns black (2006)
5 # Feist, le CD bonus du DVD Look at what the light did now (nouveauté)
6 # Leonard Cohen, l'album Live at the isle of Wight (1970)
7 # Badly Drawn Boy, l'album Photographing snowflakes (à paraître début 2011)


1 # Parce que ce disque, malgré ses défauts, a un charme profond. Ses défauts ? Il n'est ni très bien produit, ni surtout très bien chanté. Le vocaliste du groupe de Leeds, David Martin, n'a pas un grain de voix particulièrement fin, ou habité, ou épais, on peut même dire que sa voix est quelconque. Particularité : là où David Gedge, de Wedding Present, a toujours su faire de ce point faible apparent une force terrible en poussant sa voix au maximum de ses possibilités, cet autre David choisit lui de "vivre avec". Et j'aime bien ça. Cette modestie assumée. Si ces mêmes chansons (comme par exemple A father's son) étaient jouées et chantées par les Américains élégants de The National, et donc interprétées par le superbe Matt Berninger (qui lui a "presque" une trop belle voix, par moments...), elles seraient sans doute époustouflantes. Jouées par les anglais discrets de I Like Trains, elles sont beaucoup plus banales, mais cette banalité est intéressante. Et ce disque de climat gagne peu à peu sa place dans le paysage... Ils joueront à Paris, à la Flèche d'Or, le 17 décembre.

2 # Parce que ce groupe avait tout juste. Tout juste avant tout le monde. Le souffle, l'énergie, la classe ! C'était donc il y a trente ans. Un premier album d'une complexité et d'une ambition comme on n'en croise rarement. Une synthèse étonnante, pour un groupe britannique, entre la soul et tout ce qui coule dans les veines de la musique black, et une forme d'arrogance anglo-saxonne white after-punk (voyez par exemple cette fabuleuse version de There, there my dear enregistrée sur un plateau de télévision). Deux ans plus tard, le groupe décrocherait un hit planétaire avec Come on Eileen, que même votre grand-mère connaît. Mais sait-elle que les Dexy's avaient produit le superbe Searching for the young soul rebels peu de temps avant ? Bizarrement, le groupe n'occupe pas la place qui lui revient dans l'histoire de la musique pop. Seule explication plausible : Kevin Rowlands, réputé difficile et prétentieux, s'est fait beaucoup d'inimitiés dans le milieu de la presse et des maisons de disques outre-manche. Dommage : ce type a écrit des chansons formidables, et c'est tout ce qu'on devrait retenir.


3 # Parce que leur musique est souriante, délicate, parfois céleste. Comme les oiseaux gazouillent au soleil du printemps, les membres de Family Of The Year chantent sans jamais se poser de question, ou s'interrompre. Leurs parents ont dû les élever au son des Beach Boys, et eux ont probablement complété cette parfaite éducation vocale en s'infusant à haute dose les disques des très raffinés Magic Numbers. Ça joue bien, ça chante fort et juste, les chansons ne sont jamais prétentieuses, ou à l'inverse niaises ou vulgaires. C'est frais, intelligent, naturel. Vraiment un chouette disque. Et tout ça donne envie d'aller s'installer à Silverlake (ce quartier bohème de Los Angeles), Californie. Ah si seulement...

4 # Parce que sa voix un peu voilée sur le long premier titre dépouillé, Be here now, est ce que j'ai entendu de plus touchant, de plus juste, de plus profond depuis les disques du groupe anglais (affreusement ignoré) Sunhouse dans les années 90. Till the sun turns black est ce somptueux disque intercalé entre l'album de la (discrète) révélation - le parfait Trouble, paru en 2004 -, et deux autres disques plus récents, plus bluesy, moins acoustiques, et me laissant assez froid, la comparaison avec les beautés précédentes leur semblant défavorable. Et pour une version en live (pour BBC Four) de Be here now, toujours avec ces merveilleuses cordes façon Nick Drake, c'est par ici.


5 # J'aurais préféré découvrir un nouvel album de Feist... peut-être plus immédiat, plus nu que les précédents ? A défaut, et en attendant, on pourra s'intéresser à cette nouveauté mixte, unDVD documentaire enrichi d'un CD compilant des versions d'une dizaine de chansons (pas les tubes, des titres plus rares) en concert. Très intéressant, car ce disque donne à entendre la grande liberté de l'artiste canadienne, sa capacité à s'éloigner des versions studio. J'aime Feist car elle n'a jamais choisi la facilité (et franchement, avec la voix qu'elle a, elle aurait pu...). Et je ne pense pas que ça puisse changer à l'avenir : cette fille a une juste et belle ambition artistique, et je ne serai pas étonné qu'elle revienne prochainement avec un disque majeur.

6 # J'adore cet album live pour une raison principale : il est la plus éclatante preuve du temps qu'il faut parfois à une voix pour éclore entièrement. En 1970, à l'Ile de Wight (pour l'anecdote, rappelons qu'il est deux heures du matin quand Cohen monte sur scène, tiré de sa sieste quelques minutes plus tôt !), le futur crooner doux-amer à la voix de velours n'a encore que 36 ans, et sa mue vocale reste à faire. Quand on compare son chant circa 1970 aux prestations actuelles du beautiful canadian grandfather, on croirait même entendre deux hommes différents chanter. Or, ces deux voix, chacune à leur manière, sont exceptionnelles. Si vous ne connaissez pas ce live, vous manquez quelque chose.

7 # Il est tout beau, tout chaud, je viens tout juste de le recevoir, et je l'écoute pour la première fois tout en écrivant ces lignes. J'ai mis du temps à rentrer dans l'univers du Mancunien, mais depuis quelques années, i'm a fan ! Et j'ai l'impression que ce nouvel album (en fait le premier volet d'une trilogie, ce disque paraissant début janvier 2011, puis les deux autres un peu plus tard) est vraiment un grand cru, tout en retenue et précision. Pour un avant-goût, vous voudrez peut-être visionner ce drôle d'ovni (un montage de musique et d'images) que Badly Drawn Boy vient de mettre en ligne. •


Posts les plus consultés de ce blog

James, Tim Booth, Manchester, une époque bénie (suite et... longue... fin).

De l'importance de l'emballage